jeudi 31 mars 2011

La ballade de Sacco et Vanzetti

Au suivant !
Tout le monde connaît la fameuse chanson écrite par Joan Baez en 1971, "Here's to you" en anglais, adaptée en français par Georges Moustaki la même année.

Mais savez-vous quelle triste histoire se cache derrière cette prenante mélodie ?

Nicola Sacco et Bartolomeo Vanzetti sont deux anarchistes italiens immigrés aux États-Unis, exécutés en 1927. Le jugement de l'affaire Sacco et Vanzetti devint un scandale judiciaire américain des années 1920.

Dans le climat social difficile de l'après-guerre, l'année 1925 est marquée  aux Etats-Unis par de nombreux attentats anarchistes. Les autorités prennent des mesures de répression contre eux mais aussi contre les communistes et les socialistes américains. Certains sont emprisonnés, d'autres contraints de s'exiler. L'opinion publique amalgame les grévistes, les étrangers et « les Rouges ». Elle se méfie des immigrés récemment arrivés qui parlent à peine l'anglais.

Le 5 mai 1920, Sacco et Vanzetti sont arrêtés : ils sont soupçonnés d'avoir commis deux braquages dans le Massachusetts, l'un à Bridgewater le 24 décembre 1919, l'autre à South Braintree le 15 avril 1920. Durant ce dernier braquage, deux convoyeurs sont tués et les 15 000 $ correspondant à la paye des ouvriers d'une fabrique de chaussures sont volés.

Le 16 août 1920, Vanzetti seul est condamné pour le premier braquage à 15 ans de prison. Le second procès qui se clôt le 14 juillet 1921 les condamne tous les deux à la peine capitale pour les crimes de South Braintree, malgré le manque de preuves formelles. Des comités de défense se mettent en place dans le monde entier pour sensibiliser l'opinion sur cette injustice. Comme Sacco en 1923, Vanzetti est placé début 1925 en hôpital psychiatrique. Le 12 mai 1926, leur condamnation à mort est confirmée. Le 26 mai, un bandit nommé Celestino Madeiros avoue de sa prison être l'auteur du braquage de South Braintree, mais le juge Thayer, qui n'aime ni les Italiens, ni les anarchistes, refuse de rouvrir le dossier.

Malgré une mobilisation internationale intense et le report à plusieurs reprises de l'exécution, Nicola Sacco, Bartolomeo Vanzetti et Celestino Madeiros sont exécutés par chaise électrique dans la nuit du 22 au 23 août 1927, suscitant une immense réprobation.

Le 23 août 1977, exactement 50 ans après, le gouverneur du Massachusetts Michael Dukakis absout les deux hommes, et déclare que «tous les déshonneurs devaient être enlevés de leurs noms pour toujours».

Les paroles de la chanson sont de Joan Baez. Elles sont inspirées par les mots de Bartolomeo Vanzetti au juge Thayer : « Si cette chose n’était pas arrivée, j’aurais passé toute ma vie à parler au coin des rues à des hommes méprisants. J’aurais pu mourir inconnu, ignoré : un raté. Ceci est notre carrière et notre triomphe. Jamais, dans toute notre vie, nous n’aurions pu espérer faire pour la tolérance, pour la justice, pour la compréhension mutuelle des hommes, ce que nous faisons aujourd’hui par hasard. Nos paroles, nos vies, nos souffrances ne sont rien. Mais qu’on nous prenne nos vies, vies d’un bon cordonnier et d’un pauvre vendeur de poisson, c’est cela qui est tout ! Ce dernier moment est le nôtre. Cette agonie est notre triomphe



Here's to you

Here’s to you Nicolas and Bart
Rest forever here in our hearts
The last and final moment is yours
That agony is your triumph !


Marche de Sacco et Vanzetti

Maintenant Nicolas et Bart
Vous dormez au fond de nos cœurs
Vous étiez tous seuls dans la mort
Mais par elle vous vaincrez !

dimanche 27 mars 2011

Une autre estampie

Nous vous avions déjà fait écouter celle-ci.
Comme le genre est d'actualité pour au moins deux d'entre nous, et à défaut d'avoir trouvé (pour le moment) celle que nous avons au programme, il est possible que d'ici le 22 avril je vous en ramène une de temps en temps.

Je ne connais pas le titre de cette estampie, qui est interprétée par une joyeuse bande australienne en costumes d'époque.



Pour ce qui est des instruments, vous aurez reconnu (ou non), de gauche à droite et sauf erreur de ma part :

- une flûte, ténor ou basse (?)
- deux luths
- un gars qui ne fait rien avec la bouche ni avec les mains, pour les pieds je ne sais pas (il secoue la tête mais je ne pense pas que ça puisse vraiment produire un son musical, sauf équipement spécial invisible sur la vidéo) (ah, j'ai la réponse, normalement c'est lui qui joue des cloches accrochées derrière, mais sur le morceau il n'y en a pas) (et grâce à la sagacité de notre amie "Arrêt sur images", nous découvrons que ce poly-instrumentiste joue également de la chalemie : voir commentaires)
- un tambour 
- un instrument qui ressemble furieusement à un violon, bien que ce soit légèrement anachronique (il aurait pu s'agir, plutôt, d'un rebec ou d'une vièle, voire d'un crwth)
- un autre instrument à archet que je n'ai pas réussi à voir, peut-être cette fois vraiment un rebec ou une vièle
- l'instrument dont joue la dame est un orgue portatif avec un soufflet à main.