dimanche 22 mai 2011

Elisabeth et les préludes

 
Le thème de cette (très) prochaine audition de piano est : "Musiques Féminines".

A cette occasion, la maman de Fifi (qui est particulièrement chanceuse cette année quant au style musical de ses auditions) jouera "Tocade" d'Elisabeth Jacquet de la Guerre (et la maman de Léone lira une petite présentation de la composi... trice, encore un féminin bâclé, mais enfin que font donc nos immortels ???).


«Sa Majesté parla à Mlle de La Guerre, d’une manière très-obligeante, & après avoir donné beaucoup de loüanges à ses Sonnates, elle luy dit qu’elles ne ressembloient à rien. On ne pouvoit mieux loüer Melle de La Guerre, puisque ces paroles font connoistre que le Roy avoit non seulement trouvé sa musique très-belle ; mais aussi qu’elle est originale, ce qui se trouve aujourd’huy fort rarement. » 
 C’est ainsi que le Mercure Galant d’août 1707 rapporte la réception des sonates d’Elisabeth Jacquet de La Guerre par Louis XIV.

Chanteuse et claveciniste, née dans une famille de musiciens (son père était facteur de clavecins et organiste), Elisabeth Claude Jacquet (1665-1729) eut droit, dès son plus jeune âge, à une éducation musicale alors réservée à l’aîné de la famille. Son père, qui est aussi son premier professeur, la présente à 5 ans à Louis XIV, qui l’encourage à «cultiver le talent merveilleux que lui a donné la Nature» et l’attache au service de sa favorite Madame de Montespan. Elisabeth reste à la Cour jusqu'à son mariage en 1684 avec un organiste et claveciniste célèbre, Marin de La Guerre.

Elle publie en 1687 son Premier Livre de Pièces de Clavessin, dédié à Louis XIV, qui présente en particulier des préludes non-mesurés, héritage de Louis Couperin (1626-1661), lui-même inspiré par la tradition des luthistes.

Les premiers préludes non-mesurés apparaissent à la Renaissance. Ce sont de courtes pièces improvisées par le luthiste, habituellement jouées comme introduction pour vérifier l'accord de l'instrument.

Prélude non-mesuré de Louis Couperin

Les préludes non-mesurés ne comportent ni barres, ni indications de mesure. Dans la plupart d'entre eux, la notation est exclusivement composée de rondes, avec de larges traits de liaison employés pour indiquer l’organisation et la durée possible des notes. Dans ses préludes non-mesurés, Elisabeth Jacquet de La Guerre utilise une combinaison de rondes, de noires et de croches. On ignore l’exacte relation entre la valeur des notes puisqu’elles sont écrites dans un cadre sans mesure. Ces préludes visent à obtenir une interprétation très personnelle à chaque exécution, mais quelle que soit l’interprétation de chacun, ils doivent paraître cohérents du point de vue harmonique et mélodique, tout en ayant l’air d’être improvisés spontanément.

Le répertoire d'Elisabeth comprend des pièces de clavecin, mais aussi trois opéras, un Te Deum, des sonates pour violon et clavecin et des cantates. Elle fut la première à introduire le genre de la cantate sacrée en France. Elle fut également une des premières à composer un opéra-ballet. Elle fut enfin la première femme à voir une de ses œuvres jouée à l’Académie Royale.


Prélude de la suite en La mineur




Sonate pour violon et basse continue en ré mineur (aria)




Ouverture de l'opéra "Céphale et Procris"


(on m'aurait dit que c'était de Lully, je l'aurais cru...)

samedi 14 mai 2011

La flûte Paetzold

Mais non, ce n'est pas un gros mot !

Vous rappelez-vous cette grosse flûte carrée en bois de meuble, à gauche de l'écran sur la dernière vidéo ?
Eh bien c'est elle, c'est la flûte Paetzold ! Je devrais plutôt dire une flûte Paetzold, car comme pour nos instruments familiers, il y en a de plusieurs tailles : Basse (en Fa), Grande Basse (en Do), Contrebasse (en Fa), Sous Grande Basse (en Do) et Sous Contrebasse (en Fa).

La flûte à bec carrée Paetzold a été conçue au milieu des années 1970 par le facteur de flûte allemand Joachim Paetzold (d'où son nom !).

Inspiré par l'orgue qui combine des tuyaux cylindriques et des tuyaux carrés, il eut l’idée, vers la fin des années 1950, de construire une flûte à bec carrée.
Il cherchait à développer un instrument jouable facilement sur deux octaves, avec une attaque rapide et surtout bon marché. Son prototype en contreplaqué donna un bon résultat, ce qui l’encouragea à continuer ses essais.
Au début des années 1970, il aboutit à une flûte carrée basse nettement améliorée, et il tenta en 1975 de développer une contrebasse, cette fois avec l’aide de son neveu Herbert. N'étant ni facteur d’instruments, ni même musicien, mais électrotechnicien et menuisier, ce dernier contribua au développement de la nouvelle flûte sans idées préconçues et sans être influencé par les traditions de la facture des flûtes à bec. En 1976, la première flûte carrée Paetzold fut brevetée et convainquit immédiatement les musiciens professionnels qui l’essayèrent : en 1977 Frans Brüggen commanda trois instruments pour son trio “Sour Cream”.

Peu de musiciens ont pour le moment exploré les possibilités de ces instruments, la plupart du temps en liaison avec un système électronique et souvent en improvisation : on est dans le contemporain "à pleins tubes"  (carrés) !

Mais je sens que vous mourez d'envie d'entendre ce que ça donne... En voici un petit aperçu :



Sur la vidéo suivante, vous pourrez voir une présentation de la sous-contrebasse, ce qui vous donnera de plus l'occasion de pratiquer votre anglais, puisque le Monsieur est allemand.



Pour ceux qui n'auraient rien compris (mais j'en doute !), cette flûte mesure 2 mètres 46 de haut, c'est pourquoi le Monsieur en joue dehors car chez lui c'est bas de plafond. Vous pouvez voir que son tuyau est replié sur lui-même (partie haute), sinon elle mesurerait plus de 3 mètres !

Si vous êtes intéressé par l'acquisition de l'une de ces flûtes (je vous préviens, c'est pas donné), il existe des modèles à la décoration cauchemardesque audacieuse... voyez plutôt :

jeudi 5 mai 2011

Opération déstockage (ça continue...)

Charades : solutions détaillées

Rubrique Compositeurs

Mon premier est poétique
Mon deuxième va par deux sur du blanc
Mon troisième est un instrument cynégétique
Mon quatrième est un anarchiste italo-américain
Mon cinquième compte le groupe dont fit partie mon tout
Mon tout est un compositeur du XIXe siècle



Nikolaï Andreïevitch Rimski-Korsakov, né le 18 mars 1844 à Tikhvine et mort le 21 juin 1908 à Lioubensk, est un compositeur et théoricien de musique russe. Il fut, avec Tchaïkovski, l'un des plus grands compositeurs russes de la seconde moitié du XIXe siècle. Il fit partie des cinq compositeurs appelés à créer « le Groupe des Cinq » (vous vous rappelez ? avec Modeste !), prônant une musique spécifiquement nationale basée avant tout sur les traditions populaires russes et détachée des standards occidentaux. Il fut également professeur de musique, d'harmonie et d'orchestration au Conservatoire de Saint-Pétersbourg.

Il est particulièrement connu pour sa tendance à utiliser des thèmes extraits du folklore populaire ou des contes, ainsi que pour ses remarquables talents en orchestration, qui lui valent souvent le titre de « magicien de l'orchestre ». Il eut une influence importante sur la plupart des compositeurs russes, mais aussi étrangers, de la fin du XIXe siècle au début du XXe siècle.

La vidéo présente un extrait de la suite symphonique Shéhérazade.



« Je n'aime pas le chagrin, les deuils, les messes commémoratives. Si vous voulez un jour penser à moi, quand je ne serai plus là, écoutez simplement ma musique... »

mercredi 4 mai 2011

Opération déstockage (suite)

Charades : solutions détaillées

Rubrique Danses

Mon premier est un prénom féminin
Mon second réunit les neveux de Picsou pour les désigner
Mon tout est une danse noble



La sarabande est une danse d’origine espagnole. Le terme serait dérivé du persan sarband (turban). D'abord endiablée, elle est ensuite devenue lente et noble, au bal et au théâtre, où elle était exécutée en couple, surtout en France aux XVIIe et XVIIIe siècles.

Introduite en Espagne vers 1580, elle est populaire entre 1580 et 1610. Elle s'accompagne de castagnettes. La sarabande passe en France vers 1620, elle est encore rapide. La sarabande fait partie des quatre danses principales de la suite à l'âge baroque et se joue ordinairement après la courante. Elle précède en principe la gigue, mais avec possibilité d'intercaler entre elles certaines danses optionnelles ("galanteries") telles que : menuet, gavotte, bourrée, passepied, rigaudon, etc...



Cette sarabande est la quatrième danse de la suite n°6 en fa mineur pour clavecin, flûte ou violon, et basse continue de Charles Dieupart (1667-1740). Elle est précédée d'une courante et suivie d'une gavotte.

mardi 3 mai 2011

TWV BWV RV HWV K SSWV

A la vôtre !

Non mais, en vrai, vous ne vous êtes jamais demandé ce que signifiaient toutes ces lettres bizarres derrière les noms des œuvres ?

Fantaisie en do majeur TWV 40:2
Prélude BWV 536a
Concerto en ré majeur RV 209
Sonate en sib majeur HWV 357
Concerto pour hautbois K314

etc... etc...

Bon, prenons un exemple simple, disons... la sonate en do majeur. A votre avis, il y en a eu combien de composées dans l'histoire de la musique, des sonates en do majeur ? Alors de laquelle je parle, là ? 

Ah ! Je vois une petite main qui se lève, oui, une idée ? On pourrait préciser le nom du compositeur ? Oui ! Très bien ! Alors on va dire, la sonate en do majeur de Vivaldi. Et tu sais combien il en a composées, Vivaldi, des sonates en do majeur ? 

Encore une idée ? On peut aussi préciser pour quels instruments ! Mais bien sûr ! La sonate en do majeur de Vivaldi pour violon et basse continue. Très bien ! Mais... il aimait bien ça, Vivaldi, les sonates en do majeur pour violon et basse continue...

Alors on fait comment ?

Eh bien, on fait des catalogues.

Dans certains cas, comme pour Beethoven par exemple, l'éditeur a attribué aux œuvres un numéro d'opus ("oeuvre" en latin) au fur et à mesure de leur parution, nous avons donc un catalogue chronologique tout prêt. Pratique !

Mais ce n'est pas toujours le cas, alors à un moment d'astucieux (et courageux !) musicologues ont entrepris de classer les œuvres des compositeurs par genre ou chronologie, en leur attribuant un code.

Parfois, ces musicologues ont choisi leur initiale suivie d'un numéro. C'est le cas par exemple de Ritter von Köchel qui a classifié chronologiquement les œuvres de Mozart : Concerto pour hautbois K314.

D'autres, plus modestes, n'ont pas utilisé leurs initiales mais une abréviation, comme Monsieur Schmieder qui a préfixé les œuvres de Bach par les lettres BWV (Bach Werke Verzeichnis = Liste des œuvres de Bach).

Quelques exemples :

BWV : Bach Werke Verzeichnis
HWV : Haendel  Werke Verzeichnis
K : Mozart (pour Köchel)
PB : Boismortier (pour Perreau / Boismortier)
RV : Vivaldi (pour Ryom / Vivaldi, mais il existe d'autres catalogues pour Vivaldi)
SSWV : Samuel Scheidt Werke Verzeichnis
TWV : Telemann Werke Verzeichnis

et bien d'autres...

Opération déstockage

Allez, il est temps que je me débarrasse de mon vieux stock d'articles non publiés !

Charades : solutions détaillées

Rubrique compositeurs

Mon premier indique le nord dans la forêt
Mon second est un instrument très imposant
Mon troisième va par deux sur du blanc
Mon tout est un compositeur du XIXe siècle



Modeste Petrovitch Moussorgski, né le 21 mars 1839 à Karevo et mort le 28 mars 1881 à Saint-Pétersbourg , était un compositeur russe. Il est surtout célèbre pour l'opéra Boris Godounov, et la suite pour piano Les Tableaux d'une exposition (1874), orchestrée par Maurice Ravel en 1922.

La famille de Moussorgski descendait du premier monarque russe, Riourik. Modeste fut préparé par ses parents à une carrière militaire, mais il quitta le régiment de la Garde et rejoignit les Cinq, un groupe de compositeurs ardents défenseurs de la musique nationale russe (comprenant également Borodine et Rimski-Korsakov), notamment folklorique.

À partir de 1863, suite à l'abolition du servage qui ruina sa famille, Moussorgski dut travailler en tant qu'employé administratif pour subvenir à ses besoins. L'insuccès que connurent ses œuvres et sa situation difficile l'incitèrent à s'adonner à l'alcoolisme, qu'il avait déjà connu lors de son passage de trois ans à l'armée.




Une Nuit sur le Mont Chauve est inspiré d'une nouvelle de Nicolas Gogol qui met en scène le sabbat des sorcières. Le titre initial en était : Nuit de la Saint-Jean sur le mont Chauve.
Dans la version de Fantasia présentée ici, le final se mêle à l’Ave Maria de Franz Schubert.