jeudi 3 février 2011

Les Danses pour Harpe (1)

Article préparatoire au concert obligatoire de samedi 5 février

Alors autant vous l'avouer tout de suite, ici chez nous, Humaines comme hérissons, personne ne connaît rien à la harpe. Du coup, Léone a pensé que pour profiter sans s'endormir au mieux des TROIS heures du concert obligatoire de samedi : "Danses pour harpe", il serait judicieux de se renseigner auparavant, à la fois sur l'instrument en question et sur les œuvres au programme ; elle a donc demandé à son Humaine de s'en charger.

C'est parti !

L'instrument

La harpe est un instrument à cordes pincées, dont les premières traces remontent à 3500 ans avant notre ère. Elle était déjà connue dans l'Egypte antique. Elle s'est ensuite répandue sur tous les continents, sous différentes formes.
crédit photo : http://alfaric.com

Au Moyen-Âge, la harpe reste diatonique, ce qui fait qu'elle sera plus ou moins délaissée à la Renaissance au profit du luth et des nouveaux instruments à clavier.

A la fin du XVIIe siècle, un luthier bavarois invente une harpe équipée de pédales permettant des modulations. Cette harpe est dite "à simple mouvement" (j'explique après).

Vers 1800, le facteur de pianos Sébastien Érard invente le "mouvement à fourchettes" qui va permettre toutes les altérations : c'est la harpe diatonique à pédales à double mouvement (j'explique après), dite aussi "harpe classique".

En 1894, Gustave Lyon, directeur de la maison Pleyel, essaya de reprendre le principe des harpes chromatiques à double rangées de cordes croisées, mais le succès de cette harpe fut de courte durée et à la mort de Gustave Lyon en 1936, elle disparut presque complètement de la vie musicale.

crédit photo : wikipédia
La harpe classique possède donc de 40 à 46 cordes (pour les harpes d'étude) et 47 cordes (pour les harpes de concert), ce qui lui donne une tessiture de six octaves. Certaines cordes sont colorées pour permettre de repérer les notes principales : les do sont rouges et les fa sont noirs ou bleus. Les autres cordes sont incolores.

La harpe à pédales peut être à simple mouvement (anciennement) ou à double mouvement. Dans les deux cas, on fait allusion au mécanisme reliant les pédales aux cordes pour en modifier la longueur et permettre de jouer les altérations, c'est-à-dire les dièses et les bémols.

Sur une harpe à double mouvement, chaque corde peut jouer trois hauteurs : bémol si la pédale est relâchée (= en haut), bécarre si elle est bloquée sur le cran du milieu, et dièse si elle est tout à fait enfoncée.

Il y a 7 pédales qui modifient les 7 notes de la gamme sur toutes les octaves. De gauche à droite, elles correspondent aux notes ré, do, si, mi, fa, sol, la pour la grande harpe. Les trois premières pédales sont réservées au pied gauche, les 4 dernières au pied droit.

Il y a encore de nombreuses sortes de harpes dans le monde, dont la plus connue est sans doute la harpe celtique.

(on dit merci qui ? merci wikipédia bien sûr !)

Les oeuvres au programme

Ottorino Respighi (1879-1936), compositeur italien : Danses et airs antiques pour orchestre à cordes

Début XXe : c'est la période post-romantique / moderne, mais Respighi faisait plutôt de l'ancien, disons donc néo-classique / romantique




Georg Friedrich Haendel (1685-1759) : Concerto en si bémol majeur, op.4 n°6 (sur le programme ils disent n°62 mais je pense que c'est une erreur) pour harpe et orchestre à cordes
XVIIIe siècle, période baroque




François-Joseph Gossec (1734-1829), compositeur officiel pendant la Révolution française : Symphonie concertante en ré majeur du ballet Mirza pour 2 harpes et orchestre
(là, sans garantie : c'est marqué "Grétry" sur la vidéo mais paraîtrait que c'est bien de Gossec - en plus c'est pour violon et violoncelle, mais bon, j'ai rien trouvé d'autre et comme ça vous aurez au moins entendu du Gossec, sauf si c'est du Grétry) (oh et puis hein, même pays, même époque, on va pas chipoter non plus) 
(le premier qui ose demander ce que c'est qu'une symphonie concertante, je le... bon OK - pffff, c'est pas vrai, on m'aura tout fait ici - alors : la symphonie concertante, ou en italien sinfonia concertante, est une forme musicale née à l’époque classique au croisement de la symphonie et du concerto ; c'est une forme concertante car elle est écrite pour un ou plusieurs solistes et un orchestre ; c'est une forme symphonique car les parties du ou des solistes ne sont pas en opposition ou en conflit avec l'orchestre, de sorte que l’œuvre « sonne » comme une symphonie avec des passages solo ; et encore merci wikipédia).
XVIIIe siècle, période classique




Claude Debussy (1862-1918) : Danses sacrée et profane pour harpe et orchestre à cordes
A l'origine, Debussy avait composé ces danses pour la harpe chromatique, mais elles sont maintenant jouées sur la harpe à pédales à double mouvement (révisez plus haut si vous avez déjà tout oublié).
Début XXe siècle, période moderne



L'interprète
La harpiste est Frédérique Cambreling, harpe solo à l’Orchestre National de France puis membre de l’Ensemble Intercontemporain et enseignante à Musikene (Centre Supérieur de Musique du Pays Basque en Espagne). Elle a un site ici.

Je pense qu'il s'agit d'une répétition commentée, car le concert est semble-t-il prévu le lendemain dimanche pour une durée d'1h15 (eh oui, c'est moins long, mais faut payer).

A samedi les courageu(x)(ses) !

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