dimanche 12 décembre 2010

Do Ré Mi ?

Léone répond à la question du jour : 
"Pourquoi les notes s'appellent-elles Do, Ré, Mi, etc... ?"

C'est le moine bénédictin italien Guido d'Arezzo, professeur de musique et pédagogue qui, au XIe siècle, décide de renommer les différents degrés de l'échelle musicale et met au point pour ses élèves une nouvelle méthode de notation de la musique.

Mais pourquoi ?

Pour faciliter et accélérer l'apprentissage du chant à ses élèves, Guido d'Arezzo a voulu mettre au point une méthode plus simple et efficace que ce qui existait : il a inventé la solmisation, l'ancêtre de notre solfège.

Avant la solmisation, il fallait mémoriser les mélodies à force d'écoute et de répétition pendant des années, afin que tout finisse par rentrer ! Un jeune moine mettait ainsi près de 10 ans à acquérir l'ensemble du répertoire de son ordre ou de son abbaye ! Il faut dire qu'aux débuts de la musique liturgique, le chant se devait d'être aussi simple et dépouillé que les moines qui le chantaient, parce que seules comptaient vraiment les paroles et l'on se devait de rester modeste pour s'adresser à Dieu. C'est ce qui explique le dépouillement des chants au Moyen Âge, et le besoin réduit de notation : plus la mélodie était sobre, comprenant peu de volutes et ornements, moins les indications étaient nécessaires. C'est avec le chant grégorien que les choses vont vraiment évoluer.

Guido d'Arezzo rend systématique le principe de la ligne pour la transcription de la notation musicale et en ajoute deux à l'existant (4 en tout) : il fixe ainsi l'utilisation de la portée.
Les notes prennent donc une place précise sur les lignes et non plus en marge du texte, elles peuvent facilement être repérées par le chanteur et donc identifiées. Il ne reste plus qu'à leur donner un nom...

On utilisait déjà auparavant la notation alphabétique, encore en usage dans les pays anglo-saxons (A = La, B = Si, C = Do, ...) mais elle montrait des limites en matière de mémorisation et de chant.

Afin de trouver un moyen mnémotechnique pour que ses élèves se souviennent des nouveaux noms des notes, Guido d'Arezzo a utilisé les premières syllabes d'un chant religieux latin, l'Hymne à Saint Jean-Baptiste, dont chaque vers commence un ton au-dessus du précédent :

Ut queant laxis 
Resonare fibris
Mira gestorum
Famuli tuorum,
Solve polluti
Labii reatum

(Pour que puissent / résonner des cordes / détendues de nos lèvres / les merveilles de tes actions, / enlève le péché / de ton impur serviteur)

A cette époque, la gamme n'avait que 6 notes : UT RE MI FA SOL LA.

Giovanni Battista Doni
Les historiens de la musique avancent différentes versions quant au remplacement de UT par DO, et de l'introduction du SI. La version la plus connue dit que UT, syllabe peu commode à chanter, fut remplacé en 1673 par DO sur la suggestion du compositeur Giovanni Maria Bononcini, ce DO venant de la première syllabe du mot "Dominus". Autre hypothèse: ce serait en référence au début du nom du compositeur italien Giovanni Battista Doni. Le SI apparut également au XVIIe, sans doute comme une contraction des lettres S et I de Sancte Ioannes (Saint-Jean).


2 commentaires:

  1. qu'est ce que
    Ut queant laxis
    Resonare fibris
    Mira gestorum
    Famuli tuorum,
    Solve polluti
    Labii reatum
    Veut Dire

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  2. UT QUEANT LAXIS Que tes serviteurs chantent
    RESONARE FIBRIS d'une voix vibrante
    MIRA GESTORUM les admirables gestes
    FAMULI TUORUM de tes actions d'éclat.
    SOLVE POLLUTI Absous des lourdes fautes,
    LABII REATUM de leurs langues hésitantes
    SANCTE JOHANNES nous t'en prions, saint Jean.

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